Le Général André
Figure de la Belle Époque, le général André a connu une grande popularité par l’attention qu’il a portée à la condition du soldat. Alors qu’il est ministre de la Guerre, ouvertement républicain, André conduit l’affaire Dreyfus à son dénouement. Il démonte pièce par pièce le dossier d’accusation, conclut à l’innocence d’Alfred Dreyfus et sauve ainsi l’honneur de l’armée. Mais un scandale couve, qui va permettre aux conservateurs et aux nationalistes de l’abattre : l’affaire des fiches, système de renseignements sur les opinions politiques des officiers. Cette affaire ne le lâche pas, et il sera frappé d’ostracisme pendant tout le XXe siècle, par les journalistes, puis par les historiens. Il tiendra le rôle de bouc émissaire commode, et on lui attribuera même les échecs de l’armée en 1914.
L’auteur montre ici que l’affaire des fiches, aussi condamnable soit-elle, n’a pas eu les conséquences néfastes que l’on a dites, et que le général André a bien préparé l’armée aux épreuves qui l’attendaient. Il a promu au grade supérieur, entre 1900 et 1904, la grande majorité des généraux qui allaient se distinguer pendant la Grande Guerre. Ce livre est l’occasion de brosser le portrait d’une personnalité reconnue dans le milieu scientifique lorsqu’il commandait l’Ecole polytechnique, patriote attaché par-dessus tout à la République.