Un conte en gris

« On ne les entend plus, ou presque, les cloches, étouffées par la pollution du bruit, des bruits poudrés sur nos villes et même nos campagnes, nos ciels. Dans ­l’Autrefois, le Temps marchait à pas doux, ralentissait au besoin quand il le fallait, ­s’accélérait à notre gré. Du moins le ressentions-nous ainsi. Bien sûr, il traînait derrière lui la Mort inévitable, corbeau aux yeux farouches. Mais elle savait se faire ignorer. Aujourd’hui, le Temps se presse, et de plus en plus. Les ­journées défilent au gré ­d’infernales pendules secrètes. »

Un conte en gris est construit sur une série d’antithèses, symbole de l’ambiguïté humaine. La vieille narratrice déroule celles de sa vie grise dans un cadre contemporain opposé à celui qu’elle a connu. Autre série d’antithèses : les échecs de cette vie opposés à de brillantes réussites sociales et à une série d’échecs affectifs.