Ouest-France : « La route de la foi, le récit d’une incroyable et improbable vie »



L’auteur de Plourivo (Côtes-d’Armor) revisite l’histoire de l’évangélisation en Extrême-Orient, en plongeant dans ses racines familiales. Il entraîne le lecteur dans la vie du père Verdeille, témoin de profonds changements à la charnière du XXe siècle

Après Moi Moustache, chien soldat, héros des guerres napoléoniennes et Itinérances, le troisième livre de Jean-Pierre Rey, La route de la foi, dépayse une fois de plus le lecteur. Cette fois, c’est en partant de l’Aveyron, du petit village d’Anglars, qu’il va entraîner ses lecteurs jusqu’en Chine et au Vietnam. Ma rencontre avec Eugène Maurice Verdeille remonte à 1961. J’avais 14 ans, ça m’a valu une gifle de la part de ma grand-mère, quand j’ai découvert un vieux recueil de poèmes chinois traduit en français, par un certain Maurice Verdeille. C’est seulement quelques années plus tard que Jean-Pierre Rey, de Plourivo, près de Paimpol (Côtes-d’Armor), découvre la vérité sur l’existence de son arrière-grand-oncle, missionnaire, né à Anglars et mort à Saïgon, en 1940.

Une leçon de vie

J’ai commencé à retisser l’histoire de cet ancêtre petit à petit, en allant de surprises en surprises. Sur son parcours dans la foi, son parcours dans la vie, les événements qui l’ont propulsé jusqu’aux plus hautes sphères politiques en Asie », continue l’auteur. Du petit paysan, bon à l’école, dans son village aveyronnais, puis son départ vers Paris, au séminaire, pour y devenir missionnaire et son départ en Asie depuis Marseille. Il est arrivé en pleine guerre des « Boxers » en Chine, ce qui le confronte à la mort.

Ses efforts pour s’intégrer, ses désaccords avec le clergé, son retour à la vie civile, son mariage, tout un pan de l’histoire de vie d’un homme a été passé en revue par Jean-Pierre Rey. C’est une leçon de vie. Je veux réhabiliter cet homme, l’histoire de la colonisation, de l’évangélisation, à travers ce livre. On n’a pas à rougir de ce qui a été fait, ajoute l’auteur. En septembre, dans le village d’Anglars, le jour de la saint Maurice, je ferai poser une stèle en son honneur.

Le parcours de Maurice Verdeille selon l’auteur, peut se prêter à une adaptation télé. Il a eu une vie tellement remplie, rocambolesque et il a rencontré tellement de personnes, comme l’écrivain Paul Claudel, alors en poste en Asie. À la fin de sa vie, Eugène Maurice Verdeille était un sinologue reconnu, père de trois enfants, il est surnommé le Mandarin et opère dans l’ombre auprès de l’empereur indochinois Bao Daï, qui lui accorde le rang de ministre. Il va marquer de son empreinte la politique réformatrice de l’empereur.

 

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