Petites citations sur l’édition : “Un livre sympathique”. Jean-Pierre Allali

Eric Martini, Petites citations sur l'édition, Editions Glyphe

Éditeur, directeur des Éditions Glyphe, Éric Martini est un amoureux de la langue française et de ses subtilités. Dans ce petit livre, il nous offre un florilège de citations qui sont autant de perles qu’il a patiemment récoltées.

Bien que l’ouvrage s’achève par un slogan entendu en mai 68 : « Qu’on en finisse avec les citations ! », les citations, aussi savoureuses les unes que les autres, constituent le cœur de cet ouvrage. Comme le dit Daniel Picouly : « La citation est à la littérature ce que la rondelle est au saucisson ». « J’ai voulu, nous dit Martini, offrir un petit condensé tonique, plein de vie et d’énergie créative ». Objectif réussi. Dues à des auteurs très divers, français et étrangers, les citations proposées sont regroupées en quatre thèmes qui sont autant de chapitres : Les auteurs, L’écriture, Les éditeurs et La lecture.
« Les auteurs » s’ouvre avec Mallarmé qui nous dit, avec malice : « Un grand écrivain se remarque au nombre des pages qu’il ne publie pas ». Humour aussi, avec John Osborne : « Demander à un écrivain ce qu’il pense des critiques, c’est demander à un réverbère ce qu’il pense des chiens ».  Pour l’Abbé Prévost : « Il n’est pas nécessaire qu’un auteur comprenne ce qu’il écrit. Les critiques se chargeront de le lui expliquer ».Et Salvador Dali : « Ne crains pas la perfection. Tu ne l’atteindras jamais ».

Au chapitre « L’écriture », on trouve Baudelaire avec l’une de ses fusées : « Créer un poncif, c’est le génie. Je dois créer un poncif », Henri Bergson : « L’art de l’écrivain consiste surtout à nous faire oublier qu’il emploie des mots » ou encore Montesquieu : « Il ne faut pas mettre du vinaigre dans ses écrits, il faut y mettre du sel ». Un chapitre qui s’achève par un proverbe égyptien : « Les mots sont des nains, et les proverbes des géants ».

Troisième volet : « Les éditeurs ». Voici George Orwell : « Il n’y a qu’un moyen de gagner de l’argent en écrivant, c’est d’épouser la fille d’un éditeur ». Et Jules Renard dans son Journal : « Les éditeurs, si gentils quand on ne publie pas chez eux ». Pour Jean Cocteau : « Un éditeur qui entre dans son bureau préfère y trouver un cambrioleur qu’un poète ».

Quatrième partie : La lecture ». Tahar Ben Jelloun dans son Éloge de l’amitié : « Une bibliothèque est une chambre d’amis ». George Bernard Shaw : « La lecture est un stratagème qui dispense de réfléchir ». Arlette Laguiller : « Lecture, une bonne façon de s’enrichir sans voler personne ». Jean Rostand : « Il y a des chefs d’œuvre si fastidieux qu’on admire qu’il se soit trouvé quelqu’un pour les écrire ». Une petite dernière pour la bonne bouche, due à Jules Romains : « On récompense parfois des écrivains pour leur œuvre. Pourquoi n’en punit-on jamais ? »
De nombreuses illustrations agrémentent cet ouvrage très sympathique
Que ne peut-on pas faire avec les mots !

Jean-Pierre Allali

 

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